La semaine dernière un pasteur que je n’ai vu qu’une seule fois mais qui reçoit mes chroniques m’a écrit pour me demander ce que je pensais du suicide … et comment aborder le sujet. Après lui avoir répondu, je me suis dit : « Pourquoi ne pas en faire une chronique? » Alors, voici …
Dans la plupart des milieux chrétiens ou non, le suicide est un sujet tabou, un mot à éviter, et ce, pour des raisons évidentes (ou peut-être pas) surtout lorsque c’est un proche ou ami(e) qui passe à l’acte. Une foule de questionnements, de conclusions hâtives et même des jugements envers l’individu surgissent. Dans certains cas, on projette sur soi la culpabilité de ne pas avoir été vigilant(e), de ne pas avoir reconnu les indices, de ne pas avoir « discerné » le message.
La Bible nous rapporte quatre histoires de suicide, et même cinq, si nous incluons celui de Samson : ceux du roi Saul (I Samuel 31 :4 et 5), du conseiller Achitophel (II Samuel 17 :23), de Zimri, roi d’Israel (I Rois 16 :18) et de Judas l’Iscariot (Matthieu 27 : 5). Or, leurs histoires nous démontrent que ceux-ci ne suivaient pas les conseils de Dieu.
En ce qui concerne Samson, nous connaissons bien son histoire dans le livre des Juges. Il savait à l’avance qu’en détruisant les colonnes du temple, il allait périr avec tous les convives. Avant de lui jeter la pierre et de le condamner, rappelons-nous que Samson est identifié dans le livre des Hébreux comme étant l’un des héros de la foi (11 :32) au même titre que Gédéon, David, Samuel et des prophètes!
A la question souvent demandée. « Les suicidés vont-ils tous en enfer? » certains dont j’ai lu les écrits disent « oui »; d’autres disent « non ». Tant qu’à être sur le sujet, je me permets d’éclaircir ma pensée.
J’ai connu des chrétiens, hommes et femmes, dévoués et consacrés qui se sont enlevés la vie, qui ont pris en mains leur destinée. Pourquoi? Un moment de désespoir chronique? Une situation qui leur semblaient sans issue? Un mal profond de vivre, non détecté par leurs proches? Des rejets incompréhensibles? Une dépression profonde? Nous savons tous que le rejet et la dépression peuvent conduire à des décisions regrettables. Elles permettent parfois à des croyants convaincus de douter même de l’amour et de la présence de Dieu. Le prophète Élie et Jean-Baptiste en sont deux exemples.
A bien y penser, je ne peux pas défendre bibliquement ni autrement, chaque cas de suicide ou de tentative. Je refuse aussi de jeter une culpabilité sur les proches en leur parlant des conséquences d’un suicide. C’est Dieu le seul juge! Il est beaucoup plus compétent et sage que moi! Je me souviendrai toujours d’une phrase que j’ai lu il y a plusieurs années : « Quand tu seras au ciel, si jamais tu y vas, tu auras deux surprises. C’est que certaines personnes que tu croyais y seraient ne le seront pas et que d’autres que tu ne croyais pas y seraient, le seront »
Je pourrai en dire plus mais c’est suffisamment long. Mais je ne peux terminer sans t’exhorter à être plus conscient de ton entourage. Sois là pour encourager, pour visiter et aider ceux et celles qui en ont besoin. En ce temps de pandémie, plusieurs ont besoin de soutien, de prière et de paroles positives. C’est à nous, enfants de Dieu, à faire ce qui est nécessaire afin d’en sauver le plus grand nombre!
(Si tu veux des précisions, si tu as des commentaires, tu sais comment me rejoindre. Au lieu de te dire « sois béni(e) «, je préfère cette fois-ci : « sois une bénédiction pour quelqu’un cette semaine. »